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Saint-Pierre et Miquelon des îles et une histoire d’exception

« Ici, c’est la France, aux avant-postes de l’Amérique du Nord », affirmait le Général de GAULLE, rappelant ainsi la prise de possession de Saint-Pierre et Miquelon en 1536 par Jacques CARTIER. L’Archipel est devenu définitivement français depuis 1816.

On y « cause » avec l’accent français et l’étendard tricolore claque au vent, sur la Place du Général de Gaulle et tutoie fièrement l’Amérique avec son identité basque, bretonne, normande, acadienne, sa fête basque et ses traditions locales so frenchie.

A Saint-Pierre et Miquelon, chacun  trouve son bonheur


C’est une destination colorée, une halte rafraichissante et des escapades romantiques. Le Caillou balayé d’un souffle parfois capricieux offre aux visiteurs un séjour entre terre et mer marqué par l’authenticité, la chaleur de l’accueil, ainsi qu’une flore, une faune et un espace naturel protégés de la pollution. Un endroit idéal pour faire une pause.

Un Archipel au large de Terre-Neuve

L’Archipel de Saint-Pierre et Miquelon  se situe à 25 kilomètres de Terre Neuve, à 622 kilomètres d’Halifax en Nouvelle-Ecosse, à 1800 km de Montréal et de nous cousins québécois, et à 4 600 kilomètres de Paris. Situé à 47° N et 56°W dans le Golfe du Saint-Laurent, il ressort de l’Atlantique Nord, au sud de Terre-Neuve, dans la zone où le courant froid du Labrador croise le courant chaud du Gulf Stream.

L’Archipel se compose de quatre îles Saint-Pierre, Miquelon, Langlade et l’île aux marins auxquelles il faut rajouter les îlots de l’île aux Pigeons,  l’île aux Vainqueurs, Grand-Colombier et les récifs de Veaux-Marins.

L’île de Saint-Pierre couvre une superficie de 26 km² et est dotée d’un port naturel, tandis que les îles Miquelon-Langlade proposent un espace naturel de 200 km et un isthme de sable de douze kilomètres. Elles offrent une diversité de paysages et un environnement naturel riche et paisible.

De Jacques Cartier à aujourd’hui…

Longtemps, avant l'arrivée des Européens, les îles de l'Archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon avaient été habitées par des populations amérindiennes, les Béothuks. Nous savons qu'ils habitaient l'île de Terre-Neuve en 200 avant notre ère et qu'ils furent progressivement chassés par les Européens à partir du XVe siècle.

Avant toute exploration officielle, des pêcheurs bretons et normands s’établirent vers 1504 sur une base saisonnière à Saint-Pierre et vinrent pêcher dans les eaux de Terre-Neuve où la morue était abondante ; des Basques sont venus chasser la baleine sur les bancs de Terre-Neuve à la même époque.

Mais c’est le navigateur portugais João Alvares Fagundes qui, après avoir abordé les côtes de la Nouvelle-Écosse, le Golfe Saint-Laurent et la côte sud de Terre-Neuve, découvrit officiellement, le 21 octobre 1520, l’Archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon qu’il appela alors l’île des Onze Mille Vierges, en souvenir d’une légende attribuée à Sainte Ursule et à ses compagnes. Les Portugais conservèrent très peu longtemps ces îles qui, d’ailleurs, ne gardèrent pas leur nom originel «Archipel des Onze Mille Vierges» car en 1530 l'appellation des îles de Saint-Pierre fit son apparition sur les cartes marines.

Une possession française

L’Archipel passa rapidement sous souveraineté française lorsque, le 5 juin 1536, Jacques Cartier débarqua avec deux bateaux, la Grande Hermine et l'Émerillon, au retour de son second voyage au Canada. Il y séjourna six jours et constata la présence de plusieurs navires «tant de France que de Bretagne». Il profita de son séjour pour en prendre officiellement possession au nom de François Ier, roi de France.

Ce n'est pas Jacques Cartier qui avait nommé ainsi l'île Saint-Pierre, car il n'avait fait que reprendre une dénomination déjà connue sur des cartes de 1530. Dans les années qui suivirent, les pêcheurs basques et malouins utilisèrent les dénominations isle de sainct Pierre et isle de Miquetõ ou Miclon ou Miquelu (plus tard: Miquelon) pour désigner l'Archipel.

Mais ce n’est qu’en 1604 qu’est fondée la ville de Saint-Pierre et le premier établissement de pêche français par des pêcheurs bretons, normands et basques, ainsi ils utiliseront, la ville et le port comme camp de base de pêche saisonnière.

À partir de 1650, l'Archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon fit partie de la colonie française de Plaisance. L'Archipel passa sous la juridiction directe du gouverneur qui résidait, depuis 1662, à Plaisance. Cette colonie formait alors une entité distincte du Canada, de l'Acadie et de la Louisiane en Nouvelle-France.

L’Archipel, un enjeu maritime franco-britannique

De 1690 à 1814, l’Archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon fut pris et repris neuf fois alternativement par les Anglais et les Français, et, à quatre reprises, il fut totalement dévasté et tous les habitants déportés. Un véritable chassé-croisé de déportés, de maisons et de terres brûlées durant un siècle.

En 1697, le traité de Ryswick confirma la puissance de la France en Amérique. Les Français conservèrent donc l'Acadie et Plaisance, tandis que les Anglais retrouvaient leurs anciens établissements de Terre-Neuve.

L'île de Terre-Neuve resta donc sous une double administration : anglaise au nord avec St John's, française au sud avec Plaisance. En 1711, la marine britannique attaqua Plaisance; bien qu'elle disposât de 15 bâtiments, de 900 canons et de 4000 hommes, elle ne réussit pas à prendre la ville. Si les Français de Plaisance avaient gagné presque toutes les batailles sur l'île, la France avait perdu la guerre en Europe. Puis, par le traité d’Utrecht de 1713, la France perdait l'île de Terre-Neuve (incluant la ville et le fort de Plaisance), les pêcheries du Labrador et l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon devenu St. Peter's Island.

Une partie de la population de Saint-Pierre-et-Miquelon fut alors déportée à l'île Royale, restée française avec l'île Saint-Jean. Parmi les Saint-Pierrais et Miquelonnais qui vécurent l’exode de 1713, certains furent déportés en Nouvelle-Angleterre ou en Grande-Bretagne. Saint-Pierre devint un petit port de pêche terre-neuvien anglais.

Par le traité de Paris de 1763, le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, le duc de Choiseul réussit  à obtenir la restitution de l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Le 14 mai 1793, les Anglais dirigés par l’amiral King attaquèrent à nouveau l’Archipel. Les Français durent capituler et la population de 1200 habitants, dont forcément tous les Acadiens, fut encore une fois déportée, d’abord en Nouvelle-Écosse (Halifax), aux îles Anglo-Normandes et en Angleterre, puis partiellement rapatriée en France.

À l'article 15, le traité d’Amiens (1802) rendait Saint-Pierre-et-Miquelon à la France

Toutefois, la France perdit à nouveau son Archipel en 1803, parce que la Grande-Bretagne était en guerre contre la France de Napoléon. Après la défaite de Waterloo de juin 1815, les diplomates français réussirent à faire inclure, dans les clauses du second traité de Paris de 1815, la rétrocession à la France des îles de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Un territoire définitivement français

En juin 1816, les anciens colons et leurs familles revinrent s’installer dans l’Archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, mais ils débarquèrent sur «une terre aussi nue qu’au jour de sa découverte», car tout avait été rasé par les Britanniques.

La pêche un enjeu historique

À cela s’ajoute le fait que l'Archipel s’est fréquemment trouvé dans un environnement hostile puisque les pêcheurs de Terre-Neuve ont souvent contesté les droits de pêche français en arrêtant les pêcheurs saint-pierrais et miquelonnais, et  confisquant leurs chaloupes.

En 1783, le traité de Versailles avait entraîné des modifications dans la zone de pêche française. La France, alliée des États-Unis, avait obtenu que le "French Shore" s'étende désormais entre le cap St John et le cap Ray, et les droits des Français sur cette zone devaient être inscrits dans une déclaration. L'article 5 du traité de Versailles de 1783 modifiait la zone de pêche, alors que l'article 6 cédait en toute propriété les îles de Saint-Pierre et de Miquelon au roi de France.

Pour les Français, la déclaration signifiait que la Grande-Bretagne avait acceptée, sans l'affirmer en toutes lettres, le principe d'une pêche côtière exclusive, et avait cédé les îles de Saint-Pierre et de Miquelon sans aucune condition. Mais pour les Anglais, il importait que la pêche côtière exclusive ne soit pas reconnue formellement, tandis que le texte imposait comme condition que les îles de Saint-Pierre et de Miquelon ne pourraient jamais constituer une menace pour les intérêts britanniques. Au cours du siècle qui allait suivre, les traités entre la France et la Grande-Bretagne suscitèrent de nombreux conflits entre les gouvernements de France, du Royaume-Uni et de Terre-Neuve.

À partir de 1892, l'île aux Marins, alors appelée  «île aux Chiens» jusqu'en 1931  fut érigée en commune et disposa d'une mairie, d'une église, d'un phare, d'écoles primaires, de lavoirs, de séchoirs, de monument aux morts, etc. On y dénombrait une population d'environ 700 habitants et de quelque 150 bâtiments.

La perte des droits de pêche

En 1904, la France finit par perdre ses droits d'employer les rivages de la côte ouest de Terre-Neuve, le French Shore, en vertu d'une «entente cordiale», qui permettait à la France de conserver seulement le droit de pêcher dans les eaux terre-neuviennes, situées entre le cap St John et le cap Ray. Autrement dit, les pêcheurs français conservaient le droit de pêcher concurremment entre les mêmes limites, mais n'étaient plus autorisés à accoster ou à utiliser la côte.

La France conserve pour ses ressortissants, sur un pied d'égalité avec les sujets britanniques, le droit de pêcher dans les eaux territoriales de la partie de la côte de Terre-Neuve, située entre le cap St. John et le cap Ray, ce droit devant être exercé durant la saison de pêche habituelle.

En réalité, cette «entente cordiale» du 8 avril 1904 limitait les droits de pêche des Français aux Grands Bancs et dans les eaux territoriales de Saint-Pierre-et-Miquelon. Cette entente allait rester en vigueur jusqu'en 1972.

L’économie florissante de la prohibition

Entre 1920 et 1933, Saint-Pierre-et-Miquelon « bénéficie » des conséquences de la Prohibition aux États-Unis et de l’entrée en vigueur de la loi Volstead, interdisant, la production et la consommation, l’économie de Saint-Pierre s’oriente et change radicalement, la production et la vente deviennent la principale ressource de l’économie locale.

Le commerce est florissant, les pêcheurs tournent le dos à la mer et deviennent les grossistes des contrebandiers de la côte est américaine.

Les îles sont alors fréquentées par AL CAPONE et ses lieutenants, et nombreux  sont les bateaux qui livrent d’énormes quantités d’alcool, transportées ensuite clandestinement sur le continent nord-américain, une époque dorée pour les habitants et les commerçants de l’Archipel mais cette activité cesse à la fin de la prohibition, en 1933.

La France Libre

Puis survint la Seconde Guerre Mondiale. Les Saint-Pierrais et Miquelonnais, demandèrent le ralliement à la France Libre. L’Amiral Muselier libéra ainsi l’Archipel, le 23 décembre 1941.

Le 20 juillet 1967, de Gaulle, alors président de la République française, exprima sa reconnaissance aux insulaires en faisant escale, sur le croiseur Le Colbert, à Saint-Pierre, avant de poursuivre son voyage vers Québec, le 23 juillet) et Montréal, le lendemain) où il prononça  son célèbre «Vive le Québec libre ! ».

De Territoire d’Outre-Mer à la Collectivité Territoriale

L’Archipel devint Territoire d'Outre-Mer en 1946, puis devient département d’Outre-mer,  en 1976. Conçu comme une «promotion» symbolique et comme une affirmation vis-à-vis du Canada, ce nouveau statut fut mal accueilli dans l’archipel, notamment parce que l’instauration d’une sorte de «cordon douanier européen» perturba l'économie locale.


La loi du 11 juin 1985 érigea Saint-Pierre-et-Miquelon au statut de collectivité territoriale de la République française. Le gouvernement français légalisa officiellement l'autonomie fiscale et douanière, et élargit encore certaines compétences. Depuis, l'archipel est doté d'un Conseil  Territorial de 19 membres élus, 15 à Saint-Pierre et 4 à Miquelon.

La collectivité Territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon compte deux communes: Saint-Pierre et Miquelon-Langlade. L'archipel est également représenté par un député à l’Assemblée nationale, un sénateur au Palais Bourbon, et un conseiller au Conseil économique et social et environnemental.

L’état et le Gouvernement est représenté par le Préfet, il  réside à Saint-Pierre. Quant à l'administration judiciaire, elle comprend un tribunal supérieur d'appel, un tribunal de première instance et un conseil de contentieux administratif.

Notre population

Le territoire compte de 6081 habitants, 5 467 à Saint-Pierre, et 614  à Miquelon. La plupart des habitants descendent de Bretons, Normands, Basques, Poitevins et Acadiens. Les origines de la population de Miquelon sont légèrement différentes de Saint-Pierre, depuis 1763 de nombreuses familles de la diaspora acadienne s’y sont installées.

Pays de marins, de la pêche au tourisme

La pêche a longtemps constitué l'activité économique principale de Saint-Pierre-et-Miquelon. À partir de 1977, un long conflit opposa le Canada et la France au sujet des 200 milles marins que réclamaient les deux pays autour de leurs côtes. Le contentieux se terminera, le 10 juin 1992, par une sentence du Tribunal International d'Arbitrage de New York décidant de réduire la zone économique exclusive de la France au large de Saint-Pierre-et-Miquelon, et  interdit la pêche à la morue en raison de sa surexploitation.

Malgré un léger rééquilibrage permis par un accord franco-canadien signé en décembre 1994, les ressources halieutiques de l'Archipel ont été fortement réduites. La majorité de la population active est désormais employée dans le bâtiment, les travaux publics, le tourisme et non plus dans la pêche.

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